Les sœurs restent des sœurs

(Stephan Fluri I Mii Quartier)

Chaque premier mardi du mois, d'anciennes infirmières se réunissent à l'hôpital Bethesda. Nous avons participé à la discussion autour d'un café.

C'est une longue table dans le restaurant de l'hôpital Bethesda, à laquelle s'assoient des dames âgées après s'être saluées très chaleureusement. Il s'agit d'anciens soignants - et à l'exception de l'ancien directeur Alfred Steiner (1980-2004), d'un ancien responsable de la sécurité et d'un homme de la comptabilité, ce sont toutes des femmes.

La tradition de cette rencontre a commencé en 1998. "La cohésion est excellente, les infirmières sont comme une grande famille", dit Mme Seiler avec fierté et conviction. Ce qui frappe, c'est l'attitude joyeuse de Vroni Hofer, la sœur supérieure, qui porte sa robe classique. "Statistiquement, les religieuses vivent plus longtemps parce qu'elles ont moins de soucis. Nous ne connaissons pas la perte de partenaire et on s'occupe de nous jusqu'à la mort". Cette joie de vivre est contagieuse et la ronde est harmonieuse et joyeuse.

«La cohésion est excellente, les sœurs sont comme une grande famille»

Mme Seiler, ancienne infirmière à l'hôpital Bethesda

L'hôpital Bethesda a ouvert ses portes en 1939. Contrairement à aujourd'hui, les patients restaient autrefois plus longtemps à l'hôpital et étaient nettement moins exigeants. Il n'y avait pas de toilettes dans la chambre et chaque chambre de patient accueillait toujours plusieurs patients. Il est également surprenant de constater que le métier d'infirmier n'était pas aussi populaire qu'aujourd'hui. Et ce qui était plus que remarquable à l'époque, c'est que le directeur de l'hôpital connaissait par cœur le nom de tous les collaborateurs...

La journée de grève des femmes a eu lieu en Suisse durant les jours de la rencontre de juin des anciennes infirmières de Bethesda. Toutes les femmes présentes ont mentionné avec une fierté évidente qu'elles avaient participé en bloc à la première grève des femmes du 14 juin 1991. Le directeur de l'hôpital de l'époque, Alfred Steiner, ne l'avait interdit à personne et les infirmières étaient elles-mêmes responsables de la répartition et de la garantie du fonctionnement de l'hôpital. Une autre époque !

L'article original est paru dans le magazine de quartier Mii Quartier.
www.mii-quartier.ch