Vaincre le cancer du sein grâce à un suivi individuel

Monsieur Müller, quels sont les premiers signes d'un cancer du sein ?

Dr. med. Dieter Müller : Si une femme ressent un changement dans sa poitrine, si elle constate des douleurs, une inflammation ou une rétraction de la peau, elle devrait faire examiner cela. Il serait faux de céder à la panique, car il ne s'agit pas forcément d'un cancer du sein.

Et si c'est quand même un cancer du sein ?

Un diagnostic rapide est important. La patiente ne doit pas rester longtemps dans l'incertitude. Si un cancer du sein a été diagnostiqué, nous avons un entretien approfondi avec la patiente, auquel les proches sont également présents.

Les proches sont donc fortement impliqués ?

Tout à fait. Dès les premiers entretiens après le diagnostic, les partenaires ou les amis sont présents. Les entretiens peuvent durer jusqu'à deux heures. Le médecin-conseil de la patiente ou l'infirmière spécialisée dans les soins du sein peuvent également être présents et échanger avec nous.

Outre les thérapies classiques telles que la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et l'hormonothérapie, existe-t-il de nouvelles méthodes de traitement ?

Dans le domaine de la chimiothérapie, des anticorps produits par biochimie contre certains types de tumeurs du cancer du sein sont dans le pipeline. La thérapie que nous proposons à la patiente est toujours discutée et décidée au sein du tumorboard par un comité de spécialistes. Tous les spécialistes apportent leur contribution, ce qui garantit la meilleure thérapie possible.

Beaucoup de femmes ont peur des effets secondaires. A juste titre ?

Oui, la peur est toujours présente. La chimiothérapie peut entraîner une perte de cheveux, un affaiblissement du cœur, de la fatigue ou des troubles de la sensibilité. Mais la plupart des effets secondaires disparaissent après le traitement.

La grande majorité des patientes doivent-elles être opérées ?

Oui, mais il y aura de nouveaux médicaments prometteurs qui pourront peut-être à l'avenir rendre l'opération superflue dans certains cas. Ils sont actuellement en phase de tests cliniques. Mais : 70 à 80 pour cent des patientes gardent leur sein. Pour les autres, il existe d'excellentes méthodes de reconstruction.

Madame Schnyder, vous êtes infirmière diplômée spécialisée dans les femmes souffrant d'une maladie du sein (Breast Care Nurse). Quand l'avez-vous rejoint ?

Rita Schnyder : En tant que personne de contact et de référence, je suis à vos côtés tout au long du processus de soins, c'est-à-dire avant, pendant et après l'hospitalisation. Pendant la phase d'hospitalisation, je vois les patientes tous les jours. Après l'hospitalisation, les femmes concernées peuvent faire appel à notre offre de conseil aussi longtemps qu'elles en ont besoin.

Quelles sont les principales préoccupations des femmes ?

Dans la société, le mythe "le cancer signifie la mort" prédomine. Mais aujourd'hui, les patientes atteintes d'un cancer du sein ont de bons pronostics. Les personnes concernées vivent souvent une forte charge psychique, émotionnelle et sociale. Des phases de peur, de rejet, de résignation, de colère et d'impuissance peuvent se succéder. A Bethesda, les personnes concernées ont la possibilité de recourir à un soutien psycho-oncologique.

Qu'est-ce que les patientes apprécient particulièrement dans votre travail ?

Nous prenons suffisamment de temps pour les patientes. Nous prenons leurs craintes et leurs soucis au sérieux et répondons à leurs questions et à leurs besoins. Leurs préoccupations sont par exemple les suivantes :

• Comment gérer mes angoisses ?
• Quels sont les effets secondaires de certains traitements et que puis-je faire pour les éviter ?
• Quelles sont les offres de médecine alternative et complémentaire ?
• Quelles sont les possibilités cosmétiques dont je peux profiter si je dois subir une ablation totale ou partielle du sein ?

Elles apprécient également le fait d'avoir toujours les mêmes interlocuteurs à leurs côtés : Le médecin traitant ainsi que l'infirmière spécialisée dans les soins du sein.