Quand les articulations font mal

Les douleurs articulaires peuvent avoir différentes causes, généralement non inflammatoires. "Le plus souvent, il s'agit d'une surcharge des articulations. Cela peut être dans le cadre d'une arthrose déjà établie ou après une activité sportive", explique le professeur Stephan Gadola, médecin-chef en rhumatologie et médecine de la douleur à l'hôpital Bethesda.

Une inflammation peut également provoquer des douleurs articulaires. "Si les douleurs articulaires ne disparaissent pas, s'il y a un gonflement ou si le poing ne peut plus être fermé, il se peut qu'une maladie inflammatoire soit à l'origine du problème. Il s'agit le plus souvent de ce que l'on appelle les maladies cristallines, parmi lesquelles on compte la maladie populaire de la "goutte". Dans ce cas, les cristaux d'acide urique entraînent une inflammation des articulations et des parties molles. La "pseudo-goutte", dans laquelle des cristaux de pyrophosphate de calcium déclenchent l'inflammation, est encore plus fréquente, mais souvent méconnue. La goutte et la pseudo-goutte doivent être distinguées d'une infection articulaire aiguë afin de choisir le bon traitement. Un peu plus rare, mais tout aussi importante, la polyarthrite rhumatoïde, qui peut entraîner la destruction des articulations si elle n'est pas traitée, est souvent appelée "rhumatisme" dans le langage courant. Les personnes atteintes de psoriasis peuvent souffrir de ce qu'on appelle l'"arthrite psoriasique", comme l'explique Stephan Gadola. "Il existe d'autres formes de rhumatismes inflammatoires qui, outre les articulations, affectent également la colonne vertébrale ou le tissu conjonctif des organes. Il s'agit par exemple de la "spondylarthrite ankylosante" ou du "lupus érythémateux", une maladie auto-immune".

Qui est principalement concerné

L'âge est le plus grand facteur de risque aussi bien pour l'arthrose, la pseudo-goutte que pour la polyarthrite rhumatoïde. Le risque de pseudogoutte augmente presque linéairement avec les années.

"Chez les personnes de plus de 80 ans, on trouve des dépôts de cristaux dans les articulations chez environ 40% d'entre elles, et environ 4% en développent des symptômes". La situation est légèrement différente pour la polyarthrite rhumatoïde, qui apparaît typiquement entre 40 et 50 ans. Les femmes sont généralement sept à dix fois plus touchées par les maladies auto-immunes, car leur système immunitaire fonctionne un peu différemment. En revanche, elles sont un peu mieux protégées contre certaines maladies virales. "Le développement d'une arthrose des articulations portantes comme celles du genou ou de la hanche est fortement corrélé avec le poids corporel. Dans le cas de l'arthrose du genou ou de la hanche, chaque kilo compte", explique Gadola.

Quand consulter un médecin

Une consultation médicale s'impose lorsque des symptômes violents apparaissent soudainement, comme une sensation de raideur matinale dans les mains et/ou les pieds, ou lorsqu'une ou plusieurs articulations gonflent fortement en l'espace de quelques jours. "En cas de goutte, on va automatiquement chez le médecin. Dans ce cas, les douleurs augmentent tellement en quelques heures que les personnes concernées voient le proverbial 'feu de Hollande'. Dans ce cas, une seule articulation est généralement très enflée, rouge et extrêmement douloureuse", explique Gadola.

Bonnes possibilités de traitement

Il existe aujourd'hui un large éventail de médicaments efficaces pour le traitement de ces maladies. "Nous injectons également des médicaments anti-inflammatoires sous contrôle échographique directement dans les articulations fortement touchées. Nous obtenons ainsi une grande efficacité", poursuit Gadola. En cas d'arthrose, le service de rhumatologie de l'hôpital Bethesda travaille en étroite collaboration avec le service d'orthopédie. La devise est ici d'épuiser toutes les possibilités conservatrices, comme la physiothérapie et le traitement de la douleur, avant d'envisager une opération.